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l’impôt, et posaient le principe d’une égale distribution de la somme accordée, l’assemblée ajoutait des demandes qui tendaient à prévenir le renouvellement des abus et des maux qu’elle avait signalés. Ces demandes avaient pour objet :

La formation d’une commission composée de personnages notables choisis par l’assemblée, lesquels devaient s’entendre avec les gens des finances à l’effet de répartir l’impôt le plus équitablement possible entre les provinces, et de choisir le mode de recouvrement le moins onéreux pour le peuple ;

La prolongation de l’assemblée jusqu’au moment où la répartition aurait été arrêtée et les commissions expédiées, afin que chaque province, ayant connaissance de son contingent et de celui des autres pays ; pût voir, par la proportion observée, si la somme totale n’avait pas été excédée, et si la distribution en avait été faite avec équité ;

Une nouvelle convocation des états-généraux dans deux ans : car, portent les cahiers, « les dits estats n’entendent point que dorénavant on mette sus aucune somme de deniers sans les appeler, et que ce soit de leur vouloir et consentement. »

La cour prit l’engagement de satisfaire à cette dernière demande. On accorda à la noblesse la faculté de racheter ses rentes aux conditions qu’elle avait proposées, et elle fut rétablie dans le droit de chasser librement sur ses terres. Les autres articles n’obtinrent que des réponses évasives ; et l’assemblée fut aussitôt dissoute.

Le gouvernement ne donna pas de suite aux représentations qu’il avait provoquées, ou, si quelques dispositions annoncèrent l’intention d’arriver à une ré-