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mesure. La plupart des riches tissus de Gênes, dont les habitudes du luxe augmentaient la consommation, arrivaient librement dans le royaume. Quelques provinces cependant, notamment le Languedoc, repoussaient par des taxés les importations de l’étranger; nais il n’existait pas de mesure générale à cet égard. ce fut seulement du temps de Henri II que l’embarras du trésor indiqua comme une ressource ce qui devait être adopté plus tard comme un moyen de protection pour l’agriculture et pour l’industrie. Sous le règne de ce prince toutes les marchandises, denrées et matières premières venant soit d’Europe, soit des autres parties du monde, furent frappées indistinctement d’un droit uniforme de deux éous par quintal, et de quatre pour cent de leur valeur tarifée, indépendamment des taxes particulières à chaque localité. Les provinces françaises qui étaient considérées comme étrangères durent supporter les nouveaux droits : car le fisc ne négligeait aucune occasion de faire payer eux habitants de ces provinces la résistance que leurs ancêtres avaient opposée, deux siècles auparavant, à l’établissement de l’aide demandée par le roi Jean[1].

De nouveaux tarifs, publiés sous le règne de Henri III, élevèrent les droits tant à l’importation qu’à la sortie, par une appréciation des marchandises de beaucoup supérieure à la première. Précédemment ce même prince avait déclaré que la faculté de permettre la traite et le transport des marchandises hors du royaume était un droit royal et domanial : con-

  1. Ordon. de Fontanon.- Mémoires sur les impositions, par Moreau de Beaumont, t. 3, p. 357. - Tarif de 1549.