Page:Bailly - Histoire financière de la France, depuis les origines de la monarchie jusqu’à la fin de 1786, tome 1.djvu/290

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attachés à la ligue, refusa un nouveau subside de deux millions d’écus d’or qui lui était demandé, attendu, dirent les membres du tiers-état; qu’ils n’étaient pas autorisés à cet effet par les provinces. Elle se prononça contre l'aliénation du domaine, « parce que, ’dit l'orateur le fonds appartenait aux provinces, et que le roi n’en était que simple usager. » Dans leurs cahiers les trois ordres, renouvelant les demandes et les doléances présentées sous le règne précédent, insistaient principalement sur la suppression des pensions, sur l’application, au paiement des dettes, du produit des confiscations qui seraient prononcées contre les financiers coupables de concussions ou de péculat, sur l’expulsion des étrangers qui participaient au gouvernement de l'état ou au maniement des finances, et sur la modération des tailles[1].


1579.- Soit que cette persévérance des états-généraux eût fait quelque impression sur l’esprit du roi, soit qu’il sentît la nécessité de se prémunir contre l’influence que les Guises exerçaient dans l’assemblée, Henri III promit de s’occuper du soulagement des peuples aussitôt qu’il aurait apaisé les troubles qui se manifestaient de nouveau dans le royaume. En effet, quelques années plus tard, et sur de nouvelles instances de membres des trois ordres réunis à Paris pour traiter de leurs intérêts, le roi rendit une ordonnance qui annonçait l’intention de faire droit aux plaintes consignées dans les cahiers que lui avaient remis les

  1. Recueil de ce qui s’est négocié en la compagnie du tiers-état de France, par Bodin.