Page:Bailly - Histoire financière de la France, depuis les origines de la monarchie jusqu’à la fin de 1786, tome 1.djvu/301

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— Chambre de justice.- Règles établies pour la comptabilité des recettes et des dépenses, la reddition des comptes et l’ordonnancement.- Droit de paulette ou annuel des offices. - Droit dé franc-fief.- Douanes et péages intérieures.- Mémoires rédigés par Sully pour le roi.- Déférence de Henri IV et de son ministre aux bons avis du parlement.- Edits bursaux surpris par les courtisans.- Protection accordée par le roi au commerce maritime et aux manufactures, nonobstant l’opinion contraire de Sully et du parlement.- -Prospérité du royaume. - Elevation du revenu public.- Travaux d’utilité et d'embellissement.— Pensions.- Économies annuelles; leur montant et leur destination.


1589.- Le crime qui abrégea les jours de Henri III ne mit un terme ni aux malheurs publics, ni au désordre des finances; et le roi que les Français devaient chérir un jour se trouvait réduit à solliciter de l’étranger des secours en hommes et en argent, parfois même à des expédients plus fâcheux, pour entretenir les troupes qu’il était dans la nécessité d’opposer aux ennemis de la France et de sa couronne. Le même embarras se prolongea pendant plusieurs années encore après la soumission de la capitale (1594) d’abord sous l’administration du marquis d’0, italien; joueur effréné, qui avait participé aux dilapidations du règne précèdent, et, après la mort de ce surintendant, par les déprédations d’un conseil de finances, composé de neuf surintendants et de huit intendants auxquels le roi crut pouvoir confier la direction des finances. « mais qui avoient encor pis fait que leur devancier. » Des expéditions importantes manquèrent faute d’argent et le prince, qui les dirigeait en personne ; « n’avoit quasi pas un cheval sur lequel il pût combattre, ni un harnois complet qu’il pût endosser. » Avec quinze canons, des munitions pour deux mille coups, et un petit corps d’ar-