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emplois publics, il ne voyait pas moins dans chaque création d’offices un emprunt dont, toutes les classes de la société, et l’état même, payaient les intérêts à un taux exorbitant, en raison des exemptions, des privilèges attachés aux fonctions, et des taxes nouvelles attribuées en émoluments à ceux qui achetaient les places.

Ces réductions, ces réformes encourageantes pour l’habitant des champagnes, firent refleurir l’agriculture et bénir le roi qui la protégeait mais elles furent précédées ou suivies d’opérations dans lesquelles le trésor trouva un ample dédommagement du judicieux abandon qu’il faisait en faveur de la classe la plus utile à l’état.


1601.- Les aliénations faites précédemment avaient livré trois millions de revenus en tailles, aides, gabelles, traités, péages et autres droits, à des grands seigneurs et à des princes étrangers. Au nombre des aliénataires étaient « la reine d’Angleterre, le comte palatin, le duc de Wirtemberg ; la ville de Strasbourg, les Suisses, Venise, le duc de Florence, madame sœur du roi, plusieurs traitants italiens, tous les princes et les seigneurs qui avaient été de la ligue, le connétable de Montmorency, MM. de Bouillon, Duplessis, et une infinité d’autres, » qui les faisaient exploiter à leur profit par des fermiers particuliers, ce qui ajoutait aux frais et aux vexations, suites inévitables de la multiplicité des exacteurs. Sully fit rentrer ces revenus dans les mains du roi ; et, nonobstant les clameurs et les réclamations des possesseurs, il déclara que chacun d’eux serait payé au trésor royal, sur le pied des baux existants ; mais que personne ne pou-