Page:Bailly - Histoire financière de la France, depuis les origines de la monarchie jusqu’à la fin de 1786, tome 1.djvu/367

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teurs, qui mettaient le commerce à contribution, gênaient l'industrie, décourageaient les artisans, et attaquaient la consommation. « Aussi le peuple, sur qui retombait à plomb cette nouvelle charge, jeta-t-il de grands cris qui ne furent point entendus. »


1621.- Une autre année l'on puisa dans les sources plus productives de la magistrature et de la finance. Lorsque Sully administrait encore les finances, un fermier intelligent s’était rendu adjudicataire des droits de traite sur un pied beaucoup plus haut qu’on ne l’avait encore fait, mais à condition que la douane de Vienne serait supprimée. Il savait que, pour augmenter la consommation, il faut la subordonner aux facultés du plus grand nombre, en l'affranchissant de toutes les taxes qui élèvent le prix des objets que recherche le consommateur. Cet exemple fut perdu. A l’occasion des troubles du midi, la douane de Vienne fut rétablie sous le nom de douane de Valence, mais avec beaucoup plus d’extension : car il fut décidé que le droit serait levé non seulement sur toutes les marchandises du Levant, d'Espagne, de Provence et du Languedoc, allant à Lyon par terre ou par eau, et entrant en Dauphiné par la Savoie et Genève, mais encore sur toutes les denrées du Dauphiné, du Lyonnais, de la Bourgogne et des autres provinces, qui seraient conduites en Languedoc, en Provence, en Piémont, les obligeant de passer par Vienne pour y acquitter le droit. Les provinces dont le commerce et la consommation se trouvaient frappés par le nouvel établissement joignirent aux plus vives représentations l’offre de remplacer par quelque autre subside les produits