Page:Bailly - Histoire financière de la France, depuis les origines de la monarchie jusqu’à la fin de 1786, tome 1.djvu/377

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mie qu’ils avaient indiquées. Elle supplia le roi d’ordonner

L'abandon de l’usage abusif des bons du comptant;

La réduction de l’état des pensions à deux millions, « si Sa Majesté ne trouvoit pas mieux de les supprimer tout-à-fait; »

Le retranchement, dans les dépenses de la maison du roi, de tout ce qui excédait celles qui avaient lieu du temps de Henri IV;

La démolition d’une grande quantité de forteresses de l’intérieur du royaume, qui ne servaient qu’à l’oppression des campagnes, augmentaient les frais de garnisons, favorisaient le soulèvement des grands, et exigeaient des armées pour les réduire, lorsqu’ils s’y étaient cantonnés;

La suppression des offices héréditaires;

Enfin, et eu égard aux bénéfices que les détenteurs avaient faits sur leurs marchés, le rachat des domaines et des revenus aliénés, au moyen de rentes qui seraient raient constituées pour la Normandie, à quatorze, et pour le reste du royaume, à seize capitaux du revenu, sans que les acquéreurs ou détenteurs pussent être dépossédés avant le remboursement.

Les notables, déférant aux insinuations du cardinal, accordèrent l’entretien d’un corps d’armée de deux mille chevaux et de dix-huit mille hommes d’infanterie, et l’armement de quarante-cinq vaisseaux de guerre, avec un nombre suffisant de galères pour protéger le commerce. La dépense devait être supportée pour un tiers par le trésor, et le reste, par les provinces, auxquelles on laissait le soin d’y pourvoir au moyen d’impositions à leur choix.