Page:Bailly - Histoire financière de la France, depuis les origines de la monarchie jusqu’à la fin de 1786, tome 1.djvu/38

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dénomination des taxes nombreuses dont la perception était suspendue en faveur des marchandises destinées à la foire de Saint-Denys et de plusieurs abbayes ne rappellent-elles pas de semblables droits que les Romains avaient introduits dans les Gaules ? Enfin ne trouve-t-on pas à la fois, dans l’expression de la volonté royale au sujet de certains de ces droits, la preuve qu’ils ne pouvaient être établis ni augmentés qu’en vertu d’une autorisation publiée par le chef de l’état; et les représentations faites à plusieurs rois, soit par les évêques, soit par les grands du royaume réunis dans les assemblées de mars, ne donnent-elles pas le témoignage d’une protection accordée aux peuples lorsque les exigences arbitraires étaient portées trop loin.

De ce qui précède il est donc permis de conclure que, sous les rois mérovingiens, les propriétés et les personnes étaient soumises à des tributs, dont l’immunité était attribuée aux fiefs et à leurs possesseurs; et qu’il existait des taxes et des péages qui atteignaient les objets destinés à la consommation, à leur arrivée dans les ports et pendant le cours de leur transport par terre ou par eau.

Que ces tributs, ces taxes, aient été uniformes ou variés, généraux ou de localité, commandés par l’utilité publique ou exigés par l’intérêt prisé, c’est ce qu’il serait difficile aujourd’hui de résoudre d’une manière absolue, dans l’absence de documents précis, et ce qu’il serait superflu même de discuter après les publicistes habiles dont les opinions opposées ont laissé la question indécise. Il suffit d’avoir rempli l’objet de nos recherches en démontrant que l’invasion des Gaules par