Page:Bailly - Histoire financière de la France, depuis les origines de la monarchie jusqu’à la fin de 1786, tome 1.djvu/382

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cès dans le Languedoc. Un ordre du roi prononça la dissolution de l’assemblée des états qui s’opposaient à l’établissement des élus royaux et à l’imposition additionnelle de deux cent vingt mille livres pour les gages et taxations annuelles de ces officiers. De son côté, le parlement de Toulouse n’ayant pas vérifié l’édit de création, on refusa, dans la plupart des diocèses, de reconnaître des nouveaux officiers, et d’imposer les tailles sur les mandements qu’ils avaient dressés. Le ministre alors proposa un autre arrangement : il consistait à faire rembourser par la province près de quatre millions avancés par les partisans qui avaient traité des offices, et à substituer aux élus des commissaires au département des tailles. Cette proposition tendait évidemment à obtenir de l’argent pour maintenir sous un autre nom les officiers que les diocèses repoussaient en vertu de leurs privilèges : elle excita un mécontentement général, et détermina les états à s’unir au duc de Montmorenci, qui sur ces entrefaites, avait pris les armes de concert avec Gaston d’Orléans, frère du roi. Après le combat de Castelnaudari, où Montmorenci fut fait prisonnier, le gouvernement consentit à la suppression des vingt-deux sièges d’élection, mais toujours à charge de remboursement du prix des offices. L’édit rétablissait les états dans le droit de se tenir tous les ans, les déclarait maintenus dans les libertés et privilèges dont ils jouissaient avant les troubles; mais il portait que, chaque année, la province paierait au trésor un million cinquante mille livres, « en vertu de lettres patentes qui seroient enregistrées en l’assemblée générale des états, pour y être pourvu consenti et délibéré à titre d’octroi ordinaire. » Cette