Page:Bailly - Histoire financière de la France, depuis les origines de la monarchie jusqu’à la fin de 1786, tome 1.djvu/390

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réduit aux fonctions d’une haute cour de judicature, à laquelle le roi confiait l’enregistrement et le dépôt des actes de l’autorité souveraine : car la restriction mise à la faculté des remontrances sur les mesures financières devait rendre nul l’effet de ces représentations. Dès lors Richelieu put marcher sans contradiction et sans trouble à l’accomplissement des vastes desseins qui l’occupaient pour l’agrandissement futur de la France; et les contribuables ne perdirent qu’une protection impuissante, parce que les remontrances, souvent inopportunes, avaient été rarement désintéressées de la part des magistrats que l’usage avait autorisés à les porter au pied du trône.


1642.- Cependant, l’entretien de nombreuses armées en Savoie, en Espagne, dans les Pays-Bas et en Alsace, imposait des besoins pressants qui s’augmentaient encore des fonds que Richelieu répandait dans les cours étrangères pour préparer l’accomplissement de ses vues. La voie des emprunts volontaires était épuisée. On créa six cent mille livres de rentes dont le capital devait être fourni par les personnes aisées du royaume. Sous Henri IV, au commence nient des réformes dont s’occupait Sully, et à l'issue des guerres civiles, la France épuisée avait répondu en peu de jours à un semblable appel : on y fut sourd cette fois, parce que l’administration inspirait peu de confiance. Il fallut recourir au placement des rentes par taxes arbitraires; mais des clameurs et des résistances, plus puissantes que n’avait été l’opposition du parlement, firent révoquer la création. On eut recours à de nouvelles impositions, à une subvention extraordinaire obtenue du