Page:Bailly - Histoire financière de la France, depuis les origines de la monarchie jusqu’à la fin de 1786, tome 1.djvu/399

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miner les amendes sur l’étendue du terrain occupé, et d’obliger les propriétaires à racheter leurs propriétés de la démolition. A la vue de cette opération inquiétante, le peuple s’assemble, et trouble les ouvriers; les propriétaires invoquent le parlement, qui se réunit en assemblée, et intervient par des remontrances. Le cardinal accueille avec bienveillance les magistrats, négocie avec eux, et d’Emery se contente de retirer quelque argent d’une mesure inique dont il s’était promis sept ou huit millions. Mais, par cette fausse démarche, le ministre avait appris au parlement qu’il pouvait de nouveau intervenir dans les affaires du gouvernement, et au peuple qu’il trouverait dans les magistrats un appui contre les actes arbitraires de la puissance.

La somme que l’édit du toisé n’avait pas procurée fut couverte par une nouvelle élévation des droits affermés, et par une addition de cinq à six millions aux tailles, sous le nom de subsistances des troupes. Cet impôt, déjà si à charge aux campagnes par sen inégalité, fut livré aux partisans, afin d’obtenir d’eux quelques avances; et pour placer sans retard un emprunt de trois millions deux cent mille livres en rentes, on en fit la répartition, par forme de taxe, sur les riches et les notables, à l’exception du parlement et des membres de l’université. Il avait été convenu avec la magistrature que les traitants seraient étrangers à l'opération. On la leur remit cependant, malgré cette promesse; mais ils commirent tant de vexations que le cri de l’indignation publique arracha la révocation de l’édit d’emprunt.


1645.- Par une inconséquence que l’extrême pénurie peut seule expliquer, le surintendant taxa les finan-