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peu sensible, parce que, les receveurs obtenant la levée des surséances, les redevables restaient livrés pendant deux années encore aux persécutions des collecteurs et des huissiers pour la rentrée de ces arrérages[1].

ces allègements furent les seuls que l'on accorda aux peuples pendant deux années qui s'écoulèrent entre la conclusion de la paix et la mort de Mazarin. Rien fut teinté pour diminuer le poids des tributs et le nombre infini d’officiers, d'aliénataires et de fermiers, tous exacteurs avides auxquels les perceptions et les contribuables étaient abandonnés, et que favorisaient une protection particulière le ministre, les grands et les intendants des finances, en raison de la part qu’ils avaient eux=mêmes dans les fermes et dans les traités.


1661.- Mazarin, maître absolu de toutes les parties du gouvernement, n’usait depuis long-temps de sa toute puissance, quant aux revenus; que pour consolider et agrandir sa fortune. Le surintendant n'était auprès de lui qu’un caissier qui devait payer, sur les ordres qu’il recevait souvent de bouche et sans quittance, à de simples commis. Les créanciers de l’état n’arrivaient plus directement au trésor. Chaque année régulièrement, le cardinal se faisait remettre vingt-trois millions pour certaines dépenses que lui seul connaissait; souvent il demandait le remboursement d’ancien-

  1. Arrêt du conseil du 15 avril 1660; autre du 3 août 1660. Préambules de l’édit du 27 août 1661 et du 6 mai 1662.- Comptes de Mallet, p. xij, et p.177 et 408, d’après les factum de Fouquet. Forbonnais, année 1660.