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rection des finances entre les mains du sévère et laborieux Colbert.

Ce changement fut accompagné de la résolution bien remarquable dans un roi jeune et environné de courtisans, de veiller par lui-même à l’emploi des revenus publics. La charge de surintendant fut supprimée. Louis XIV en réserva pour lui et ses successeurs la principale fonction et la plus importante, celle de régler et d’autoriser les dépenses, qui, depuis lors, ne furent plus acquittées qu’en vertu d’ordonnances signées ou d’états arrêtés de la main du roi[1].

Colbert, d’abord intendant des finances, eut plus tard le titre de contrôleur général. Les attributions de cette place se bornaient précédemment à la surveillance des opérations de recette et de dépense faites par les trésoriers de l’épargne. On abolit ces charges, devenues si onéreuses à l’état par les malversations de ceux qui les avaient remplies, et les fonctions de contrôleur général embrassèrent depuis cette époque tout ce qui concerne l'administration des finances ; mais le contrôleur général n'était, comme on le voit, ni ordonnateur, ni comptable.

Avant Colbert, chaque branche du service financier était dirigée séparément par des intendants des finances, des directeurs, des contrôleurs, qui tous, affectant l’indépendance, agissaient isolément, de sorte que l’administration, soumise à autant de principes différents qu’elle avait de chefs, manquait d’unité dans ses

  1. Déclaration du 5 septembre 1661.- Rapport de M. Desmaretz au régent, en 1716.-Comptes de Mallet, p. 403 et 404. - Forbonnais, année 1661.