Page:Bailly - Histoire financière de la France, depuis les origines de la monarchie jusqu’à la fin de 1786, tome 1.djvu/480

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Les emprunts de diverses, natures, les augmentations ou les créations d’impôts, et les aliénations, abandonnés depuis dix années, étaient les seuls moyens dont Colbert eut le choix pour élever les recettes, et assurer le paiement exact des dépenses. Il usa de tous successivement, mais avec des ménagements qui les rendirent, rendirent moins onéreux à l’état qu’ils n’avaient été pendant les guerres précédentes, «et se montra surtout avare des privilégie portant immunité d’impôts.

Le renouvellement de l'annuel pour trois années, et par conséquent de la survivance en faveur des officiers de justice et de finance, sauf toutefois les trésoriers de France et les employés des greniers à sel, dont Colbert méditait la suppression; des taxes additionnelles à la finance des secrétaires du roi, des trésoriers de France, des notaires, des procureurs, fournirent les fonds de la première campagne. Vint ensuite la création de nouveaux offices de judicature, de greffiers, de courtiers-jaugeurs, de vendeurs de poisson, de vendeurs de veaux, de mesureurs de grains, de mouleurs de bois, et les augmentations de gages. Ces créations se négocièrent à raison de quatre-vingt-quatre pour cent[1]. Mais les traitants jouissaient encore d’un ou deux sous pour livre, à payer par les titulaires, suivant que l'achat était volontaire, ou que l'acheteur avait été désigné par le conseil; ce qui portait les bénéfices de négo-

  1. États au vrai manuscrits des années 1672, 1673 et suiv.- Rapport de M. Desmaretz au régent. - Comptes de Mallet, p. 412.