Page:Bailly - Histoire financière de la France, depuis les origines de la monarchie jusqu’à la fin de 1786, tome 1.djvu/490

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chira le papier timbré. Un corps de cinq mille hommes étouffa la sédition. La ville fut punie par une taxe de trois cents mille livres, payable dans le terme de vingt-quatre heures, par l’exil d’une partie de sa population et par des supplices qui se prolongèrent pendant un mois. Le parlement fut transféré à Vannes ; et la province n’obtint son pardon qu’en payant trois millions que ses états accordèrent[1],le parlement de Paris, devenu circonspect, ne s’opposait plus à l’enregistrement des lois depuis que Louis XIV tenait les rênes du gouvernement ; mais plusieurs fois les cours souveraines avaient voulu introduire dans les édits ou règlements concernant les impôts, et même dans les tarifs de douanes, des modifications qui toutes n’étaient pas désintéressées ou éclairées. Chaque fois, une jussion avait fait justice de cette vaine tentative d’opposition à la volonté royale. Mais, afin de prévenir la lenteur et les retards que les remontrances apportaient dans l’exécution des mesures arrêtées, une déclaration qui fut lue en lit de justice régla que toutes ordonnances, édits, ou lettres patentes expédiées pour affaires de justice ou de finance, qui émaneraient de la seule autorité et du propre mouvement du roi, seraient enregistrés purement et simplement par les cours, sans aucune modification, restriction, ni, autres clauses qui en puissent surseoir ou empêcher la pleine et entière exécution, sauf, dans le cas où les cours jugeraient nécessaire de faire leurs remontrances, à les

  1. Arrêts du conseil des 9 mars 1675 et 7 mars 1676. Lettres de madame de Sévigné, nos 350, 352, 357, 358, 360, 363, 364, 366.