Page:Bainville – Au seuil du siècle.djvu/103

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et qui ? Je vous le donne en mille ? Molière. Il y a longtemps d’ailleurs que Molière est la bête noire de M. Paul Adam. Son paradoxe n’est pas nouveau : il y tient. Dans un livre qui s’appelait le Triomphe des médiocres, M. Paul Adam s’était déjà livré à une furieuse escrime contre le « tapissier Poquelin » représentant de l’esprit boutiquier, apologiste du bonhomme Chrysale et de la « bonne soupe », railleur borné des Précieux et des Précieuses, ennemi des nobles femmes qui ont le souci de parer leur intelligence, de l’élever au-dessus du haut-de-chausse : thème facile où l’esthétisme à la mode de 1890 se reconnaît. M. Paul Adam s’est bien gardé de renoncer à ses anciens griefs contre Molière. Mais il en a trouvé un nouveau. Il a découvert chez lui un destructeur de la famille, un empoisonneur public, responsable de la décadence de notre pays et même (ce n’est pas nous qui risquons la plaisanterie) de la dépo-