Aller au contenu

Page:Bainville – Au seuil du siècle.djvu/150

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sont amenées au cloître par des raisons détournées. Elles ne prévoyaient pas le but. Innocentes blessées, une déception précoce, un deuil secret du cœur leur a gâté l’univers… Elles se cachent pour pleurer. Elles veulent qu’on les oublie, elles veulent oublier… Il en est d’autres enfin qu’attire au couvent le zèle du sacrifice et qui veulent se donner tout entières, dans un abandon plus grand encore que celui de l’amour. Celles-là, plus rares, sont les vraies épouses de Jésus-Christ… »

À partir de cet endroit, l’attendrissement de M. Anatole France prend des proportions extrêmes. Il a découvert sur les quais un livre de confession de sœur Anne, qui vers 1779 était soumise à la règle des Feuillantines. Un système ingénieux de petits papiers permettait à sœur Anne de noter rapidement et d’un seul coup d’ongle ses moindres péchés. Il n’en était que de véniels et