Page:Bainville – Au seuil du siècle.djvu/176

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nouvelle intitulée : Dualité. N’excuse-t-il pas Mme de Saint-Cygne — noblesse de haute fantaisie — d’aimer son fils et en même temps d’« aimer sa vie » dont elle a honte. C’est encore cette pitié par qui, dans l’Outragé, deux amis, qu’une femme a séparés, se réconcilient au delà de la tombe. Et c’est elle qui donne à M. Bourget les traits les plus touchants pour peindre une femme vieillissante et dont la beauté à son déclin s’est changée en grâce fragile.

C’est donc, dans ce petit recueil de contes, Paul Bourget tout entier que l’on retrouvera. Fidèle à lui-même comme à la tradition des romanciers français, il pratique toujours l’analyse psychologique. Mais de plus en plus il se fait historien des mœurs. Et là, à l’opposé de la plupart des modernes qui écrivent moins des romans que des pamphlets contre la société et des déclamations sentimentales, c’est une véritable enquête sur la France con-