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Page:Bainville – Au seuil du siècle.djvu/223

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ce patriotisme qui demande que la France désarme pour donner au monde un grand exemple et qu’elle ouvre ses frontières pour inaugurer la fraternité des peuples.

Mme Juliette Adam ne l’entendit pas de la sorte : elle avait un fonds sensé et réaliste, bien que ses « Nuées » y aient résisté longtemps. La défaite de 1870 la meurtrit comme tous ceux de sa génération, mais devait laisser en elle une autre blessure dont elle ne comprit pas d’abord la nature : le coup de l’année terrible avait atteint en même temps ses idées les plus chères, celles qui s’étaient mêlées à la vie de son esprit et de son cœur.

Elle ne s’en rendit pas compte tout de suite. Animée par l’espoir de la revanche, elle se figura que le parti républicain, énergique en paroles, et intraitable en proclamations, ne songeait qu’à la restitution des provinces perdues. Il fallut à Mme Adam plu-