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Page:Bainville – Au seuil du siècle.djvu/235

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pagnies gazières ou autres. Mais reconnaissons que leurs employés sont franchement insupportables. Encore, par un reste de pudeur, les directeurs enjoignent-ils à leurs subordonnés de témoigner au public de la complaisance et des égards. Le jour où, par les progrès de la démocratie, la socialisation de tous les services sera chose faite et où nous n’aurons plus que des conducteurs d’État, des cochers d’État, des électriciens d’État, l’existence sera drôle !

Le génie de M. Courteline est d’avoir fait sentir tout cela à nos contemporains et de leur avoir montré, tout en les faisant rire, à quelle servitude les menait leur complaisance aux fantaisies des bureaucrates et quelle dose de courage et de bon sens il fallait à l’honnête homme du XXe siècle pour secouer un joug ridicule et conquérir de menues libertés. Son héros a fini par trouver d’énergiques imitateurs. Je lisais récemment à la rubrique des tribunaux qu’un