il est nécessaire qu’il en soit ainsi.
Il faut sincèrement approuver la franchise et le bon sens du docteur Faure. Il a eu la raison et le courage de rappeler que la sensibilité n’est pas toujours une vertu, qu’elle est même un mal dans certains cas. Pas plus que le soldat, l’homme d’affaires ou le politique, le chirurgien n’a le droit, quand il accomplit sa fonction, de faire du sentiment. C’est même là, pour prendre un exemple tout actuel, que réside la grandeur du héros qu’a créé M. Octave Mirbeau, ce financier qui n’oublie pas un moment que « les affaires sont les affaires ».
Notez d’ailleurs que les mêmes personnes qui ont incessamment le sentiment à la bouche sont d’autre part dures comme le rocher. Jamais on n’évoqua plus l’humanité, jamais on ne compta plus de « cœurs sensibles » que lorsque la guillotine était dressée en permanence dans Paris, qu’on mitraillait à Lyon et qu’on