Page:Bainville – Au seuil du siècle.djvu/271

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Stéphane Mallarmé et les mélancoliques facéties de Jules Laforgue séduisaient M. Le Cardonnel. De Laforgue surtout il avait bien saisi la manière. Il y a une imitation de son « piano des quartiers aisés » qui n’est point banale. Et dans cette Chanson d’hiver, n’est-ce pas assez bien le ton des Complaintes, mais sans désespérance et sans âpreté, comme sans esprit de mystification.

Un olifant d’autrefois
Émeut la clairière blanche ;
Il sonne, il sonne, à sa voix
La neige tombe des branches,
Est-ce le tien, saint julien ?
Saint Hubert est-ce le tien ?

Une croix entre les cornes
Viendras-tu, cerf aux yeux doux ?
J’ai cru les voir, doux et mornes,
Tes yeux à travers les houx…
Mais non, pour que tu m’entendes,
Le temps n’est plus des légendes.

Et cette Ville Morte :