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Page:Bainville – Au seuil du siècle.djvu/285

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À vingt-cinq ans, Stevenson est un grand diable d’Anglais qui passe son temps à travers nos livres et à travers nos paysages. Accompagné de quelque excentrique insulaire de ses amis, on le voit tantôt parcourir en périssoire le réseau de nos canaux, tantôt flâner dans les Cévennes à dos d’âne. Les phares d’Edimbourg, les vieilles mœurs de famille, la respectabilité et le calvinisme, tout cela est déjà fort loin, ne forme plus que des matériaux pour les romans futurs. Le cerveau de Stevenson est organisé uniquement pour recueillir des impressions fortes et abondantes et pour les transposer ensuite dans des œuvres d’imagination et d’art. La France est un des lieux du monde, entre tous ceux où il vécut, qui devait le plus enrichir et frapper sa sensibilité artistique. Peu d’étrangers ont compris comme lui notre esprit et notre histoire. Ses romans sont moins d’un Walter Scott châtié que d’un Dumas scru-