Page:Bainville – Au seuil du siècle.djvu/288

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pègre des chercheurs d’or, il gagne sa vie comme il peut en apprenant à lire aux enfants, il ne meurt pas de faim, mais tout juste, et de la même encre dont il écrit ses premiers chefs-d’œuvre, il noircit le cuir de ses bottes éculées.

Tant d’épreuves eurent un triple terme. Stevenson, tombé plus malade que jamais, est aux portes du tombeau. Son père l’apprend, et touché, pardonne et rétablit la pension du fils prodigue. En même temps Fanny Osbourne se trouve enfin libre de lui accorder sa main.

Fortune, situation dans le monde, santé, Stevenson avait tout perdu dans cette romanesque poursuite du bonheur. Il eut pourtant cette chance incroyable de l’atteindre. On citerait peu d’unions plus extraordinaires, échappant davantage aux conditions courantes de la vie et en même temps accompagnées de plus de félicité. Partis d’Edimbourg et de San-Francisco, les fils de deux des-