Page:Bainville – Au seuil du siècle.djvu/291

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Amour qu’une existence ne saurait lasser,
Que la mort ne saurait éteindre, que le mal ne peut agiter,
Le puissant Maître
Lui donna tout cela.
Servante tendre, camarade, épouse,
Compagne fidèle de voyage à travers la vie,
Cœur débordant, âme libre,
L’Auguste Père me la donna telle.

Ainsi, vers 1890, dans une île du Pacifique, Tusitala célébrait Aolélé. Peu de temps après, la phtisie l’emporta, les Canaques le pleurèrent et l’on grava sur sa tombe cette épitaphe rédigée par lui-même dans le pur style de la poésie polynésienne :

Il repose là même où il aspirait à être,
Il est chez lui, le marin, chez lui au retour de la mer,
Il est chez lui, le chasseur, au retour de la colline.

Telle fut la vie romanesque de Stevenson. Elle est agréable à rappeler au moment où ses romans trouvent dans notre langue, qu’il aima tant, de zélés traducteurs et, parmi nos amateurs de bons livres, un succès mérité.

25 août 1905