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Page:Bainville – Au seuil du siècle.djvu/38

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avant toutes choses un artiste et un aristocrate. Sa culture était étendue et profonde, son esprit habile au jeu des idées. Madame Bovary, l’Éducation sentimentale, les Tentations, Bouvard et Pécuchet ne sont pas de simples décalques d’une réalité faussement perçue par un esprit médiocre. Un Taine en son temps, un Jules de Gaultier dans le nôtre y ont trouvé des idées qu’ils ont jugées non seulement fines, mais encore originales et fécondes.

À côté du chef, voici, dans l’école naturaliste, les frères Goncourt. Ceux-là ont poussé à l’excès leur recherche de l’artistique et du délicat. Natures nerveuses, finement douées, spirituelles, leurs sens en quête de sensations rares les ont, par malheur, entraînés vers les bizarreries orientales et japonaises. Mais qu’ils aient mis en vogue l’art et l’histoire du XVIIIe siècle où les attirait peut-être surtout leur goût du joli et du maniéré, ce n’est pas le fait d’es-