Page:Bainville – Au seuil du siècle.djvu/41

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

intime de Flaubert. De son maître, il apprit surtout à manier la langue. Et ce qui s’éveilla tout de suite en Maupassant, ce fut l’art du conteur. Ses récits, d’une facture accomplie, sont, avant les premiers ravages de la maladie mentale, dans la manière franche, rieuse, honnête, de nos conteurs français. C’est bien l’œuvre vigoureuse que devait laisser ce grand gaillard haut en couleur et bien découplé, fait pour vivre sur ses terres et passer ses journées à la chasse.

En face de ces gentilshommes, de ces natures d’élite, Zola paraît peuple, formellement et de tout son être. Ce n’est pas par ses origines, qui semblent au contraire avoir été au-dessus du commun, mais par le mélange des sangs qui coulaient dans ses veines. Zola, demi-italien, quart de grec, quart de français, trois ou quatre fois métis, n’est pas, au regard des anthropologues, un bel échantillon d’humanité. Un