Page:Bainville - Bismarck.djvu/106

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l’ambassadeur d’Allemagne. Voici comment Hohenlohe rapporte l’entretien :

Blowitz est venu me voir pour me parler de la nouvelle de la maladie du comte de Chambord. Il veut écrire un article et, semble-t-il, faire de la propagande pour la famille d’Orléans. Il m’a demandé si nous voyions un plus grand danger pour la paix avec les Orléans qu’avec la République. Je répondis nettement par l’affirmative. Cela a été désagréable à Blowitz, qui a envie de faire une campagne pour les Orléans. Mais il s’est résigné et m’a dit que, du point de vue allemand, nous pourrions, bien avoir raison.

Ainsi le courtier juif entrait avec aisance et rapidité dans la pensée maîtresse de Bismarck. Comme M. de Gontaut-Biron, de son observatoire de Berlin, l’avait fait déjà remarquer à Thiers, le point de vue de Bismarck devait suffire à engager les Français à se tenir au point de vue contraire. C’est ce que Blowitz, en habitué de la contre-partie, avait immédiatement compris. Cet entretien témoigne d’ailleurs d’un fait encore. Blowitz retardait quand il croyait que le comte de Paris était « autre chose » que le comte de Chambord. La réponse dû prince de Hohenlohe paraît l’avoir illuminé.

Nous ne terminerons pas cette analyse des notices écrites par le prince durant les dernières années de son séjour à Paris sans en consigner ici quelques-unes qui ne sont plus tout à fait révélatrices, mais qui apportent un surcroît de confirmation à des choses que l’on savait déjà. On connaît, depuis 1901, l’histoire des relations de Gambetta et de Bismarck par l’entremise de Henckel de Don-