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I

Conseils de Bismarck à un Français

Mgr Vallet a donné dans le Correspondant du 10 mars 1905 le récit d’une conversation qu’il eut l’heureuse chance de tenir avec Bismarck dans l’été de 1879, au cours d’une saison à Gastein, — une ville d’eaux où le sort de l’Europe moderne a été agité et décidé plus d’une fois pendant le XIXe siècle. — Bismarck préparait alors un changement de front dans sa politique religieuse. Il méditait de cesser le Kulturkampf et de s’accorder avec Rome, et il n’était pas fâché que le hasard de sa villégiature lui donnât l’occasion d’exposer ses intentions et ses idées devant un ecclésiastique dont la dignité l’assurait que ses paroles seraient comprises et rapportées en haut lieu. Bismarck, parlant de choses et d’autres, de l’état de l’Europe, des tendances de l’Allemagne, de l’avenir de la France, déclara tout à coup, avec cette brusquerie qui lui était propre, à son interlocuteur qui venait de prononcer le nom de la République :