nous tenir à sa discrétion sous la menace diplomatique d’une pareille éventualité.
« Avec la restauration d’une monarchie catholique en France, la tentation de prendre une revanche en commun avec l’Autriche serait devenue beaucoup plus forte. C’est pourquoi, estimant que tout ce qui était pour cette restauration était en même temps ennemi de l’intérêt allemand et de la paix, j’entrai en hostilités avec les représentants de cette idée. De là vinrent les difficultés auxquelles j’eus à faire face avec l’ancien ambassadeur de France Gontaut-Biron et notre ancien ambassadeur à Paris, le comte Harry Arnim. Le premier, qui était légitimiste et catholique, agissait dans le sens de son parti. Quant à l’autre, il spéculait sur les sympathies légitimistes de l’empereur pour discréditer ma politique et devenir mon successeur. Gontaut, habile et aimable diplomate de vieille famille, trouva des points de contact avec l’impératrice Augusta, d’une part dans la préférence que montrait cette princesse pour les éléments catholiques et pour le centre, avec qui le gouvernement était alors en lutte, d’autre part dans sa qualité de Français, qui était pour l’impératrice un titre de recommandation égal à la qualité d’Anglais. Les domestiques de Sa Majesté parlaient français. Son lecteur français, Gérard, entrait dans l’intimité de la famille impériale et voyait sa correspondance. Tout ce qui était étranger, à l’exception des Russes, avait pour l’impératrice le même attrait que pour tant de petits bourgeois allemands… Gontaut-Biron, qui en outre était de