moins. La rhétorique des Châtiments n’a plus cours. On n’accable plus la mémoire de Badinguet des souvenirs du coup d’État. Napoléon III est devenu presque sympathique aux républicains. Ils retrouvent en lui la plupart de leurs principes et de leurs idées. Ils ne sont pas loin de l’appeler, comme M. Jean Guétary, « un grand méconnu ». Napoléon III était démocrate, révolutionnaire, socialiste. Il avait écrit l’Extinction du paupérisme et il était d’avis que, pour les riches, l’impôt est le meilleur des placements. Il n’y a rien à reprendre dans sa littérature. Son tort, son vrai tort n’est même pas d’avoir été dictateur et César : c’est d’être tombé, vers la fin de son règne, sous l’influence de l’impératrice, de n’avoir pas persévéré dans sa politique de gauche, d’avoir abandonné le principe des nationalités, la cause de l’unité italienne et de l’unité allemande, de s’être fait dans une certaine mesure le protecteur du catholicisme. Par un détour vraiment admirable, M. Henri Genevois plaint et même il excuse Napoléon III de s’être laissé endoctriner par le cléricalisme. C’est l’impératrice Eugénie, « l’Espagnole » comme il dit, qui est rendue responsable de tout le mal.
Il est bien vrai que si l’impératrice eut, comme on l’affirme, une politique personnelle, c’était la vraie politique traditionnelle de la France. Seulement elle fut inaugurée trop tard, quand les plus grosses fautes, les fautes irréparables, étaient commises, quand Sadowa était un fait accompli. Si l’impératrice a dit et a fait tout ce dont aujourd’hui on