de l’Empire allemand. Cet intérêt, tel que Bismarck le conçoit, veut que la France reste dans l’état de division et de faiblesse que garantit la République. Il veut même que cette République soit « la plus rouge possible» et que les anticléricaux en deviennent les maîtres. Car la France monarchique serait non seulement forte mais bündnisfœhig, capable de conclure des alliances et principalement cette coalition blanche qui ébranlerait l’Empire en réunissant contre lui tous ses ennemis de l’extérieur et de l’intérieur. Se lier avec les républicains, battre en brèche toute influence ultramontaine, effacer les impressions laissées par le comte d’Arnim, nuire par tous les moyens au gouvernement conservateur, faire obstacle par intimidation à l’établissement de la Monarchie, et enfin exiger le rappel de Gontaut-Biron : tel était le programme immédiat que le nouvel ambassadeur emportait de Berlin.
Nous allons voir que le prince de Hohenlohe s'acquitta de ses devoirs à la satisfaction de Bismarck. Le chancelier avait distingué que cet aristocrate sans préjugé et sans racines, aussi indifférent à la religion catholique qu'aux principes libéraux, à l'« ordre européen » qu'au patriotisme de terroir, surtout ambitieux de hautes charges et de grands emplois, était bien l'homme qu'il fallait dans ce moment de crise et de transition allemande.
Arrivé à Paris le 18 mai 1874, le prince de Hohenlohe s’empressa de se lier d’amitié avec l’homme dont