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Page:Bainville - La Tasse de saxe, 1929.djvu/18

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remplacée par cette autre qu’il aurait beaucoup plus de plaisir à tuer M. Daniel Bonnefoi dont, au surplus, les propos obscurs et prétentieux l’impatientaient. Cependant, comme il méditait sur le choix de l’arme avec laquelle il vengerait son honneur, un souvenir lui revint en tête. M. du Châtelet, qui lisait peu, avait pourtant retenu, de je ne sais quel au­teur, cette phrase qui s’appliquait à son arrière grand-oncle : « Voit-on M. du Châtelet levant sur M. de Voltaire un poignard romantique et homicide ? » Ce rapprochement historique fit sentir au mari outragé le surcroît de ridicule qu’il encourait. Il vit la difficulté d’ex­pliquer au cercle l’assassinat du philo­sophe. Et il en perdit le goût du meur­tre et du sang.

Néanmoins il restait agité, avec une