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POSITION DE LA FRANCE

délicats. Ils ne devront pas être faits à la légère. Mieux vaudra en prendre l’initiative que de les subir. Nous n’obtiendrons pas, pour prendre encore un exemple, que la Hongrie se rapproche également des trois pays à qui elle a dû céder des territoires. Son propre intérêt lui conseille de ne pas réunir toujours ces trois voisins dans la même méfiance et dans la même hostilité et de se réconcilier avec les uns ou avec les autres. Quelles que soient les sympathies et quels que soient les ressentiments que l’on puisse avoir, il est clair, pour la froide raison, qu’une entente des Hongrois, des Roumains et des Bulgares, si elle pouvait être formée sous nos auspices, constituerait un barrage véritable, supérieur, parce qu’il serait mieux groupé et mieux placé, à celui qui semble avoir été construit par les traités et dont le moindre défaut est de se présenter sur des points dispersés, sans avantages contre un bloc adverse disposant, comme en 1914, des fameuses « lignes intérieures ».

Nous n’avons jeté sur la question des alliances que quelques lueurs. Il faut reprendre les choses par le commencement.

L’Allemagne d’abord. Nous devons compter avec sa mauvaise volonté persistante, probablement accrue, à mesure qu’elle se relèvera et qu’elle se fortifiera. Nous devrons la surveiller, nous tenir en garde contre ses ruses et ses retours offensifs, être prêts, tout au moins, à la contraindre à remplir ses engagements essentiels. Cette tâche demandera une attention