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CONSÉQUENCES POLITIQUES DE LA PAIX

compter de leur part sur un concours actif.

Quant à l’Angleterre, sa politique est celle de l’Empire britannique. Les facilités mêmes qu’elle a rencontrées dans la paix pour élargir démesurément son programme impérial l’ont inclinée à ne considérer les affaires européennes que par rapport au monde entier. Nous sommes, nous, obligés de tout subordonner aux comptes que nous avons à régler avec l’Allemagne. Pour l’Angleterre, ces comptes sont réglés. Ses préoccupations vont ailleurs. On se tromperait en lui demandant de ranger les questions dans le même ordre d’importance que nous.

Il n’y a pas d’alliance franco-britannique. Il n’y en a plus depuis que les engagements du pacte de Londres (celui de septembre 1914) ont été remplis par la victoire remportée en commun et depuis que le traité de Versailles a été signé. Tout au plus subsiste-t-il la solidarité que ce traité a créée entre les signataires tenus à le faire respecter, ce qui ne veut pas dire qu’ils l’interprètent toujours de la même façon. Les tentatives qui ont été faites pour entraîner la Grande-Bretagne dans un accord positif et défini ont échoué jusqu’à présent. Le gouvernement britannique a décliné poliment la proposition d’entrer dans une alliance franco-belge et il a été loué par une notable fraction de la presse anglaise d’avoir refusé comme il convenait (very properly). Tout ce qu’il a pu faire a été d’offrir une garantie de cinq années à la Belgique, c’est-à-dire une sorte de retour au système de