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CONSÉQUENCES POLITIQUES DE LA PAIX

pendance quand il le faut ? Avec un instinct juste, le maréchal Wilson a prévu que l’ébranlement dont le signal a déjà été donné en Pologne aurait des suites. Bien des choses seront à reprendre, si on ne veut pas qu’elles reprennent toutes seules. Puisque le traité de Versailles n’a rien terminé, « faut finir ce qu’on a commencé », disait autrefois cette impératrice. Alors, il faudra avoir ce qui a manqué aux auteurs de la paix : des méthodes, des idées directrices. Les orages prochains se chargeront de démontrer que rien ne sera fait tant que l’Allemagne conservera cette puissance politique qui engendre toute autre puissance et qui fui rendra tôt ou tard sa puissance militaire en dépit des interdictions.

Mais, au milieu de ces orages européens, l’Allemagne elle-même n’échapperait sans doute pas à des secousses et à des crises. C’est là que la politique française devra pouvoir, sans entraves, aider et diriger les événements. Sa doctrine (et sans une doctrine on n’a pas de politique), sa doctrine fondée sur l’expérience est qu’il n’y a pas de repos ni de sécurité en Europe si l’Allemagne reste forte, et rien n’empêchera qu’elle redevienne forte tant qu’elle sera unie et centralisée. C’est ce dont convient le plus grand journal des financiers, des libéraux et des unitaires allemands, la Gazette de Francfort, lorsqu’elle dit des projets fédéralistes du docteur Heim, le chef du parti populaire bavarois : « Une Allemagne fédérale