CHAPITRE ii
CARACTÈRES DE LA PAIX
Le 3 juillet 1919, M. Lloyd George priait la Chambre des Communes de ratifier le traité de Versailles. Et il exposait les raisons pour lesquelles le Parlement britannique devait approuver la paix. « Je demande à n’importe qui, disait-il, de montrer, pour ce qui est de l’une quelconque de ces conditions principales, un seul trait d’injustice ou une décision qu’une cour judiciaire parfaitement impartiale n’aurait pas prise exactement dans le même sens qu’a décidé le Conseil qui a siégé pendant six mois à Paris en examinant scrupuleusement toutes ces clauses. » Et le Parlement britannique ratifia.
Il n’y avait rien à reprocher à cette paix parce qu’elle était bonne au point de vue de la justice, et, par conséquent, aussi raisonnable que juste. D’autres traités avaient été des traités politiques. Celui-là était un traité moral. Il était moral que l’Allemagne fût désarmée et qu’elle perdît, en fait de territoires, ceux qu’elle avait pris à d’autres peuples non germaniques, et ceux-là