Page:Baissac - Le Folk-lore de l’Île-Maurice, 1888.djvu/280

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de la cour tout contre la muraille ; la tortue touche le mur avec sa tête, le mur s’ouvre, et ils sortent.

La tortue leur dit alors :

— Venez avec moi. Je vous conduirai par un chemin où personne ne pourra vous poursuivre, car, à mesure que nous avancerons, il se fermera derrière nous.

Ils marchent, et derrière eux poussent de grands arbres. Partout les lianes les enveloppent et font un réseau impénétrable : plus de chemin.

De grand matin, au chant du coq, ils arrivèrent au milieu d’une grande plaine. Alors la tortue leur dit :

— Mes enfants, allez ramasser deux paquets de bois sec. J’ai froid, je suis lasse, il faut que j’allume un petit feu pour me réchauffer et faire un petit somme.

Tranquille va chercher le bois, Brigand s’assied.

Quand le bois est venu, la tortue frotte deux petites branches sèches l’une contre l’autre et allume le feu. Elle s’allonge au bord du feu et s’endort.

Cependant Brigand a faim. Il se dit à part lui : « C’est excellent à manger, la viande de tortue ! » Il prend une roche énorme, s’approche doucement de la tortue endormie, lève la roche, la