Page:Baissac - Le Folk-lore de l’Île-Maurice, 1888.djvu/426

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Avec le progrès des temps la sirandane créole grandit encore, et s’éleva jusqu’à la hauteur du calembour français : Môr condire vivant ? So môr couval[1]. Mais, toujours bonne fille, elle savait encore sourire à la plus modeste ineptie : Qui ti boui prémier bouloire dileau dans péye Maurice ? Difé[2]. Ça qui mo fine trouvé, bondié napas fine trouvé ? Mo mète[3].

Tout cela est bien puéril, pour n’en rien dire de plus ; mais là, mieux que partout ailleurs, nous pouvions montrer le noir créole enfant jusque dans la vieillesse : les plus vites fatigués de sirandanes n’étaient pas toujours les plus âgés.


  1. Le mort conduit le vivant ? Le mors du cheval.
  2. Qui a fait bouillir la première bouilloire d’eau dans le pays de Maurice ? Le feu.
  3. Ce que j’ai trouvé. Dieu ne l’a pas trouvé ? J’ai trouvé mon maître. On reconnaîtra dans nos sirandanes nombre de niaiseries qui peuvent se vanter d’être françaises d’origine.