Page:Baissac - Le Folk-lore de l’Île-Maurice, 1888.djvu/48

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L’araignée se dresse sur ses pattes ; elle regarde bien le cheval et lui dit : « Dis au roi de couper les colophanes, l’eau coulera. »

Le cheval repart au lancé. Mais en chemin son pied heurte un chicot de tambalacoque. Le pied en est tout blessé, et le cheval ne peut s’empêcher d’injurier le tambalacoque. Il arrive chez le roi.

Le roi lui demande ce qu’a dit l’araignée. Le cheval, qui ne songeait qu’au tambalacoque, répond : « L’araignée vous dit de couper les tambalacoques, et l’eau coulera. »

Le roi est content. Il fait couper tous les tambalacoques de son habitation, l’eau ne coule pas. Le roi est en colère ; il fait saisir le cheval et lui coupe la tête. Puis il fait appeler la vache.

La vache arrive ; le roi la renvoie chez l’araignée. L’araignée lui répète : « Que l’on coupe les colophanes ! »

À son retour, la vache a faim. Elle cherche de l’herbe à manger : point d’herbe, elle est réduite à brouter des feuilles tendres de bois noir. Mais ce feuillage est amer à sa bouche. Quand elle arrive chez le roi et qu’il lui demande ce qu’a dit l’araignée, comme elle a la bouche encore pleine de bois noir, elle répond : « L’araignée dit de couper les bois noirs. »

Le roi est content. Il fait abattre tous les bois