Page:Baissac - Le Folk-lore de l’Île-Maurice, 1888.djvu/50

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

noirs, l’eau ne coule pas, le bassin reste sec. Le roi se remet en colère ; il fait prendre la vache ; il la fait tuer.

Compère le lièvre vient faire son vantard auprès du roi et lui dit : « Mais, mon roi, pourquoi donner vos commissions à des gens bêtes comme ça ! Vous m’avez là, et vous êtes en peine de trouver quelqu’un ! — Eh bien ! vas-y, compère. »

Le lièvre détale. Il arrive chez l’araignée, l’araignée lui dit : « Mais coupez donc les colophanes ! »

Tandis que le lièvre revient chez le roi, il rencontre un chasseur. Le lièvre voit le fusil, houn ! Il s’élance dans un champ de cannes, il s’enfonce sous les feuilles tombées, il y reste trois jours. Quand la nuit est tout à fait noire, il sort et arrive chez le roi. Mais il a beau se gratter la tête, il ne peut plus se rappeler le mot de colophane, il dit au roi : « Coupez les badamiers. »

Les badamiers sont par terre, l’eau ne coule pas. Le roi coupe la tête au lièvre et l’envoie à la cuisine, la moitié en rôti, l’autre moitié en civet.

Mais le roi est tout triste : son bassin reste sec. La tortue vient trouver le roi et lui demande à aller faire sa commission à l’araignée. Malgré son chagrin, le roi ne peut s’empêcher de rire : « Eh toi, commère, mais quand est-ce que tu seras de