Page:Baissac - Le Folk-lore de l’Île-Maurice, 1888.djvu/52

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retour ? — Je serai de retour quand je serai de retour, mon roi ; mais, quand je serai de retour, vous aurez votre réponse. » Le roi la laisse aller.

La tortue marche, marche sans se presser, mais elle va tout droit sans jamais s’arrêter en chemin. Elle arrive chez l’araignée, et lui demande comment le roi aura de l’eau dans son bassin. L’araignée cette fois se met en colère : « Mais, à la fin, vous m’ennuyez avec votre bassin ! S’il n’y a pas d’eau, mettez-y du calou, que m’importe ! » La tortue lui parle avec douceur, l’amadoue, et l’araignée lui dit : « Coupez les colophanes. »

La tortue repart. Au bout de trois mois environ, le roi la voit venir de loin ; il dit à sa femme : « Est-ce que vous aimez la viande de tortue, vous ? je crois que nous en mangerons à notre dîner », et il appelle son cuisinier pour qu’il n’y ait pas de temps perdu.

Le cuisinier arrive et la tortue aussi. Le roi lui demande : « Eh bien ? — Eh bien ! coupez les colophanes, mon roi ; l’eau viendra dans le bassin. » Le roi croit que c’est encore là une mauvaise plaisanterie ; il se fâche et dit à la tortue : « Je vais les faire couper ; mais si l’eau ne vient pas dans mon bassin, c’est la tortue qui viendra dans ma marmite ! »

Le charpentier du roi coupe tous les colo-