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Page:Baju - L’École décadente, 1887.djvu/13

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Nous fûmes vite en pleine communion), d’idées. Nous rassemblâmes chez moi quelques-uns de nos amis, et la création d’un journal fut décidée.

Ce n’était pas tout.

Une longue discussion s’ensuivit pour lui donner un titre. Chacun apportait le sien. Pour donner satisfaction à tous les fondateurs, je vis le moment où l’on serait obligé de le faire paraître successivement sous le titre préféré de chacun, si ce mode de publication ne nous eût paru devoir être nuisible à la vente.

Enfin tout le monde se résigna et il fut convenu que le journal s’appellerait le Décadent.

Ce titre, qui est un véritable contresens, nous était imposé. Voici pourquoi nous l’avons pris.

Depuis quelques temps les chroniqueurs parisiens et particulièrement M. Champsaur, désignaient ironiquement les écrivains de la nouvelle école du sobriquet de décadent.

Pour éviter les mauvais propos que ce mot peu privilégié pouvait faire naître à notre égard, nous avons préféré, pour en finir, le prendre pour drapeau.

Chacun de nous fut enchanté de cette façon de tourner les obstacles, et l’on ne songea plus qu’à se mettre à l’œuvre.

L’entreprise ne manquait pas de charmes, mais elle était hérissée de difficultés nouvelles et non prévues. Ni le courage, ni l’initiative ne nous manquaient ; il n’y a que l’argent qui nous ait fait défaut.

Au premier appel de nos amis, la copie du premier nu-