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de travail, il fait quelquefois de la peinture ou des vers. Enfin, il a toutes les qualités : savoir, urbanité, délicatesse, goût, puisqu’à l’École on lui a tout appris.


VII. — Comptabilité sociale.


Le gouvernement socialiste n’est qu’une vaste comptabilité. Gouverner, c’est faire la somme des productions et la répartir également entre tous les ouvriers. C’est calculer le nombre d’heures de travail que chacun doit à l’association, nombre toujours variable selon qu’il y a disette ou surabondance. C’est établir des compensations pour les métiers plus ou moins pénibles, c’est imposer à chaque citoyen une tâche en harmonie avec ses aptitudes, ses forces ou sa santé.

Une Commission de savants ou Académie est chargée de cette répartition. C’est elle qui veille à tirer le meilleur parti des ressources communes, c’est-à-dire à fournir la plus grande somme de bien-être contre un minimum de travail. Nommée par le tirage au sort ou par voie de roulement, elle exerce l’autorité : elle est le gouvernement. Les hommes qui la composent peuvent, à la rigueur, avoir des opinions quelconques, qu’ils pensent blanc ou noir, cela ne modifie en rien le résultat d’une opération arithmétique. Comme ils ne jouissent d’aucun privilège et qu’ils ne doivent rien à la faveur, ils n’ont pas besoin d’acheter les consciences pour se maintenir au pouvoir. La société étant basée sur l’égalité, ils ne reçoivent ni plus