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CONTRE L’ASSUJETTISSEMENT DU SEXE MINEUR


L’amour a raison. Le temps qu’on lui consacre est le seul qu’on ne perde pas. La vie et la mort lui sont relatives.

Il est question ici du temps, de notre quatrième dimension. Tu vois comme filent les années. La jeunesse ravissante s’évanouit comme un charme. Je n’ignore pas que ce discours est démodé ni qu’il sied de ne prendre du mot « jeunesse » que ses qualités abstraites, au demeurant aimables à tout âge. Je n’ai que faire de ces convenances de rat. Je ne parle de la jeunesse, comme de l’enfance, que du simple point de vue physique et n’en connais pas d’autre. Je dis qu’indéniablement la chair n’est pas toujours aussi subtile qu’en ses jeunes années, que les mouvements perdent peu à peu leur grâce étrange et que la beauté ensuite n’est plus qu’elle-même.

Alors, Marie, comment aurais-je eu la cruauté de te cloîtrer tant et tant d’heures au long de tant et tant d’années, au si joli matin de ta vie ?

Aime, joue, nage, cours, patine, danse. Un temps viendra peut-être pour t’asseoir à une table et étudier. Plus tard.

En tes grandes vacances, jouis de chaque saison, sois libre à toi-même, à tes amies et amis. Il est si délicieux d’avoir tout le temps. Petite fille, prends-le afin qu’il ne te prenne et sois disponible aux passions.

Que ce soit l’amour d’une chose ou d’un être, qu’il soit unique ou multiple, il exige toujours du temps. Le temps scolaire dévore la liberté d’aimer. Tombe-t-on amoureux que les notes en pâtissent. Ils sont bien petits ceux qui lors savent s’organiser pour ne pas faire baisser la moyenne.