Page:Bakounine - Œuvres t1.djvu/290

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patriotisme local, de l’autre, ne leur a rien apporté jusqu’ici qu’une exploitation impitoyable, l’oppression et la ruine.

Même en Suisse, surtout dans les cantons primitifs, ne voyons-nous pas très souvent le patriotisme local lutter contre le patriotisme cantonal et ce dernier contre le patriotisme politique, national de la Confédération républicaine tout entière ?

Pour me résumer, je conclus que le patriotisme en tant que sentiment naturel, étant dans son essence et dans sa réalité un sentiment essentiellement tout local, est un empêchement sérieux à la formation des États, et par conséquent ces derniers, et avec eux la civilisation, n’ont pu s’établir qu’en détruisant sinon tout à fait, au moins à un degré considérable, cette passion animale.




LE PATRIOTISME (suite[1])


Après avoir considéré le patriotisme au point de vue naturel, et après avoir démontré qu’à ce point de vue, d’un côté, c’est un sentiment proprement bestial

  1. Le Progrès, 17 (21 août 1869), pp. 2-4