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Page:Bakounine - Œuvres t1.djvu/298

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et le plus souvent par la mort des autres. La croissance et le développement des espèces y sont limités par leur propre faim et par l’appétit des autres espèces, c’est-à-dire par la souffrance, par la mort. Nous ne disons pas avec les chrétiens, que cette terre soit une vallée de douleurs, mais nous devons convenir qu’elle n’est pas du tout aussi tendre mère qu’on le dit, et que les êtres vivants ont besoin de beaucoup d’énergie pour y vivre. Dans le monde naturel, les forts vivent et les faibles succombent, et les premiers ne vivent que parce que les autres succombent.

Est-il possible que cette loi fatale de la vie naturelle soit aussi celle du monde humain et social ?



LE PATRIOTISME (suite[1])


Les hommes sont-ils condamnés par leur nature à s’entre-dévorer pour vivre, comme le font les animaux des autres espèces ?

Hélas ! nous trouvons au berceau de la civilisation humaine l’anthropophagie, en même temps et ensuite les guerres d’extermination, la guerre des races et des peuples : guerres de conquête, guerres d’équilibre,

  1. Le Progrès, 19 (18 septembre 1869), p. 4.