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Page:Bakounine - Œuvres t1.djvu/300

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massacreurs tout dégouttants de leur sang. Aux victimes, l’enfer ; aux bourreaux, leurs dépouilles, les biens de la terre, — tel est donc le but des guerres les plus saintes, des guerres religieuses.

Il est évident que, jusqu’à cette heure au moins, l’humanité n’a point fait exception à cette loi générale de l’animalité qui condamne tous les êtres vivants à s’entre dévorer pour vivre. Le socialisme, comme je tâcherai de le démontrer par la suite de ces articles, le socialisme, en mettant à la place de la justice politique, juridique et divine la justice humaine, en remplaçant le patriotisme par la solidarité universelle des hommes, et la concurrence économique par l’organisation internationale d’une société toute fondée sur le travail, pourra seul mettre fin à ces manifestations brutales de l’animalité humaine, à la guerre.

Mais jusqu’à ce qu’il ait triomphé sur la terre, tous les Congrès bourgeois pour la paix et pour la liberté auront beau protester, et tous les Victor Hugo du monde auront beau les présider, les hommes continueront à s’entre-déchirer comme les bêtes fauves.

Il est bien constaté que l’histoire humaine, comme celle de toutes les autres espèces d’animaux a commencé par la guerre. Cette guerre, qui n’a eu et qui n’a d’autre but que de conquérir les moyens de la vie, a eu différentes phases de développement, parallèles aux différentes phases de la civilisation, c’est-à-dire du