Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/301

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|48 Je reviens aux paysans.[1] J’ai déjà dit que leur prétendu attachement à l’empereur ne me fait aucunement peur. Il n’est pas profond, il n’est point réel. Ce n’est rien qu’une expression négative de leur haine contre les Messieurs et contre les bourgeois des villes. Cet attachement ne pourra donc pas résister à la révolution sociale.

[2] Le dernier et principal argument des ouvriers des villes contre les paysans, c’est la cupidité de ces derniers, leur grossier égoïsme et leur attachement à la propriété individuelle de la terre. Les ouvriers qui leur reprochent tout cela devraient se demander d’abord : Et qui n’est point égoïste ? Qui dans la société actuelle n’est point cupide, dans ce sens qu’il tient avec fureur au peu de bien qu’il a pu amasser et qui lui garantit, dans l’anarchie économique actuelle et dans cette société qui est sans pitié pour ceux qui meurent de faim, son existence et l’existence des siens ? — Les paysans ne sont pas des communistes, il est vrai, ils redoutent, ils haïssent les partageux, parce qu’ils ont quelque chose à conserver, du moins en imagination, et l’imagination est une grande puissance dont généralement on ne tient pas assez compte dans la société. — Les ouvriers, dont l’immense majorité ne possède rien, ont infiniment plus de propension vers le communisme que

  1. À cet endroit, la brochure intercale (p. 98 de cette réimpression) un passage emprunté à une partie antérieure du manuscrit, pages 39 et 40 (de la p. 219, l. 12, à la p. 220, l. 8, du présent Appendice). Les cinq premières lignes de la page 48 (sauf les quatre premiers mots) ont été omises. — J. G.
  2. À partir d’ici jusqu’à la ligne 13 de la page 54, le manuscrit de Bakounine se trouve presque intégralement reproduit dans la brochure, de la p. 99, l. 21, à la p. 106, l. 25, de cette réimpression. — J. G.