Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/353

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écrit. Il ne reste qu’à le mettre au point. C’est mon premier et dernier livre, mon testament. Ainsi, mon cher ami, ne me contrarie pas : tu sais, il est impossible de renoncer à un projet cher, à une dernière idée, ou même de les modifier. Chassez le naturel, il revient au galop. Il ne reste que la question d’argent. On en a recueilli en tout pour dix feuilles ; or, il n’y en aura pas moins de vingt-quatre. Mais ne t’en inquiète pas : j’ai pris des mesures pour réunir la somme nécessaire. L’essentiel, c’est qu’il y a maintenant assez d’argent pour publier la première livraison de huit feuilles ; donc, imprimez et publiez sans crainte cette première livraison, telle que je vous le demande (et non telle que vous l’avez projeté). Dieu donne le jour, Dieu donnera aussi le pain[1].

« Il me semble que c’est clair ; faites donc comme je vous le demande, vite et exactement, et tout ira bien.

«… Et s’il est possible de changer encore, intitulez mon livre ainsi : L’Empire knouto-germanique et la Révolution sociale[2]. »

Il ne fut pas nécessaire que l’auteur fît de nouvelle copie, en étendant la matière du dernier feuillet de la partie qui devait constituer la première livraison. Il se trouva que ce feuillet, portant le folio 138, correspondait à la page 119 de l’imprimé, au milieu de la huitième feuille, en sorte qu’on pouvait faire la coupure à l’endroit indiqué. On acheva donc, dans les derniers jours d’avril, le tirage de la brochure, à mille exemplaires, en lui donnant une étendue de sept feuilles et demie.

Hélas ! quand Bakounine reçut cette première livraison, il recula d’horreur. Des fautes d’impression énormes s’étalaient presque à chaque page : c’est ainsi que Quinet

  1. Proverbe russe.
  2. Cette demande arriva trop tard.